
jargon : "Vocabulaire propre à une profession, à une discipline ou à une activité quelconques, généralement inconnu du profane, argot de métier"
financier : "Qui concerne la gestion des patrimoines privés ou publics ainsi que les opérations effectuées sur le marché des capitaux à long terme (émissions d'actions, d'obligations). Relatif à l'argent dont on peut disposer"
La conjonction de ces deux définitions issues du Petit Larousse, à savoir un vocabulaire "inconnu du profane" portant sur le "patrimoine privé ou public" reflète le peu de perméabilité du grand public vis à vis de la "chose financière".
"On veut gagner de l'argent pour vivre heureux et tout l'effort et le meilleur d'une vie se concentrent pour le gain de cet argent. Le bonheur est oublié, le moyen pris pour la fin" disait Albert Camus.
L'argent, mais on parlera plutôt de finances dans les affaires, est taboo, est méprisé, mais fascine en même temps car il fait envie, contradiction éternellement et indubitablement française. Et pour la finance, de surcroît, plus que pour tout autre domaine, elle est concordante avec les chiffres et ses manipulateurs (au sens premier évidemment) que sont les hommes de chiffres.
Encore des caractéristiques qui échappent à nos cerveaux matérialistes : difficile de trouver plus abstraits que des chiffres et de plus virtuel que la représentation que l'on peut se faire des résultats ou des valorisations d'entreprises qui à elles seules ont plus de valeur que le PIB d'un pays tout entier.
C'est donc dans ce contexte tenant à la fois à la matière et aux fantasmes qu'elle évoque, que l'explication de la sphère financière, lorsqu'elle est décrite au travers de bilan, comptes de résultats, indicateurs économiques, profit warning...est considérée comme un véritable jargon.
Doit-on s'en plaindre? oui!
Et quel est le rapport avec le contrôle de gestion? cf. ci-dessous...
Rapport avec le contrôle de gestion
Comme on peut le voir dans le rôle d'analyste financier du contrôleur de gestion, "cf. 1. Initiation au contrôle de gestion", le contrôleur de gestion doit être au centre des organisations à plusieurs titres:
- les principes forts de la comptabilité
Les principes de prudence, d'indépendance d'exercice et d'image fidèle, doivent être martelés à tous les acteurs de l'entreprises afin, par exemple, d'être informé des réclamation en temps et en heure, être certain que le réceptionnaire saisi les BL physiques ou bons d'expédition en temps réels ou au plus tard sur la période concernée...Par ailleurs, les personnes ont en eux des informations qu'ils peuvent garder de bonne foi, si on n'explique pas l'effet de leur silence sur le manque de transparence des comptes ; ou encore gèrent leurs secteurs (stock, administration des ventes) dans l'intérêt de leurs clients internes ou externes sans prendre conscience que c'est contraire à la règlementation (financière certes, mais pas uniquement). C'est la communication, voire le rabachage, du cadre (cadre à prendre dans le sens "manager") financier sur ces règles, qui peut éviter ces situations.
- l'analyse
il est évident, mais l'exercice n'est pas si facile, que les objectifs financiers ("KPI"/ "Key Performance Indicators") doivent être déclinés en sous-objectifs tangibles et explicités aux managers, au travers d'actions et d'exemples du quotidien. Sans cela, le contrôleur de gestion (et le directeur) n'aura aucun relais sur lequel s'appuyer pour atteindre les objectifs de l'entité (le "fameux" budget). Et contrairement à ce que les départements de l'entreprise peuvent penser (mais est-ce encore le fruit d'une incompréhension...), ce n'est pas le contrôleur de gestion (ou le "DAF") qui "fait" le résultat.
En espérant que cette partie ne sera pas cataloguée comme du jargon financier
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