vendredi 25 mai 2018

Rentabilité définition


Quels termes utiliser pour définir la performance financière










Les critères de mesure de performance


Pour mesurer la performance d’une entreprise, parfois sous un angle accusateur par ses détracteurs quand ces derniers ont l’impression d’être lésés, les faits sont souvent déformés et les termes inappropriés. Intéressons-nous, ici, à la syntaxe. Rentabilité, Productivité, Profitabilité, Compétitivité, sont les principales terminologies associées à la mesure d’une entreprise ou d’une activité. Voyons ce qui différencie ces définitions

1. Rentabilité 

Définition 

C’est une notion qui combine cash et résultat

La rentabilité est le rapport entre le profit d’une société et l’argent mobilisé pour le générer. Ce ratio est un standard et le plus rependu pour mesurer une entreprise, un secteur d’activité, un investissement, etc. L’actionnaire pourra ainsi se projeter en imaginant qu’avec 100 de capital, l’entreprise pourra générer 10 de profit (attention, à ne pas confondre avec 10 de dividende).
Ce ratio est donc privilégié car il combine résultat (performance) et bilan (ressources). Pour l’améliorer, il faudra donc « jouer » sur le résultat (à la hausse), mais également surveiller son besoin en cash, c’est-à-dire limiter ou diminuer son endettement et/ou éviter les augmentations de capital sans projet capitalistique qui le nécessite (investissement, croissance externe…) 

Formule 

On distingue la rentabilité économique et la rentabilité financière.

La rentabilité économique, plus complète, car elle intègre les ressources structurelles (capitaux propres et endettement financier) :
Rentabilité économique = (résultat d'exploitation - impôts sur les bénéfices) / (capitaux propres + dette financière)

La rentabilité financière tient compte de l’endettement au niveau du résultat (charges financières), mais non au niveau du bilan :
Rentabilité financière = (résultat d'exploitation - impôts sur les bénéfices - intérêts versés aux dettes financières) / capitaux propre

Rapport avec le contrôle de gestion


Ce ratio, dit « ROCE », « Return on Capital Employed », est réellement la vitrine de l’entreprise vis-à-vis du Groupe et des actionnaires, qui chercheront à maximiser ce ratio car il combine le résultat de l’entreprise et sa gestion de cash.
Le contrôleur, exercice classique, mettra donc la pression sur le résultat en alertant sur les écarts par rapport au budget, mais aussi, approche plus délicate, devra veiller à la maîtrise voire à la diminution des capitaux employés que sont les investissement (« capital expenditure) et le Besoin en Fonds de Roulement (« working capital »).

Quelques conseils d'optimisation:
A.  Investissement : privilégier les retours sur investissements
B.  Gestion de stock : flux tendus (stock sécurité bas, délais de livraison négocié, partage de données avec fournisseurs stratégiques pour déclenchement des "appro", automatique)
C.  Poste clients : interroger la notation des clients, prévoir une assurance (garantie clients), régler rapidement les litiges, relancer les clients et les informer avant l’échéance, éviter l’affacturage (très cher)
D.  Poste fournisseurs : décaler de un jour ouvré les règlements fin de mois (quasi transparents pour les fournisseurs, mais améliore la photo du bilan) 

2. Productivité


Cette notion intègre des éléments non financiers

Définition


La productivité est le rapport entre une production ou une vente de biens et les ressources utilisées. On la comparera tout le temps, pour en mesurer la performance, à;

  • une période précédente, 
  • des données standards, 
  • un budget, 
  • etc...
 Cet indicateur, bien qu’insuffisant à lui seul, car il n’indique pas le bénéfice d’un produit, a ceci de particulièrement intéressant :
A. Il ne demande pas de connaissance ou d’explications financières ;
B. Il fédère toutes les échelons de l’entreprise ;
C.  Le flux d’informations pour le suivre est simple et en temps réel (donc l’impact sur le système de prise de décision est quasi immédiat).

 Exemples de ratios de productivité : 

·         Production de biens d'une entité / effectif total
·         Production de biens d'une entité / effectif ayant contribué directement à la production
·         Production de biens d'une entité / heures totales
·         Production de biens d'une entité / heures des personnes ayant contribuées à la production
·         Production de biens d’un secteur / effectif ayant contribués directement à la production
·         Production de biens d’un secteur / heures des personnes ayant contribuées à la production

Rapport avec le contrôle de gestion


Le contrôle de gestion suivra régulièrement ces indicateurs et les déclinera en particulier auprès des personnes de terrain qui auront les leviers pour les améliorer et pourront, de surcroît, donner des explications en cas d’écarts.

3. Profitabilité


Cette notion intègre des données issues du résultat uniquement

Définition


Le taux de profitabilité correspond au résultat en % du chiffre d’affaires

Exemples:


Tous les types de résultat peuvent être intégrés : résultat net, résultat d’exploitation, marge….


  • Résultat exploitation (Operating result) / CA (Turnover)
Donne une vue du % résultat hors éléments exceptionnels et financiers

  • Excedent Brut d’exploitation (EBITDA) / CA (Turnover)
Donne une vue du % résultat, hors provisions, donc « liquide » (cash)

  • Marge sur achats (Gross Margin) / CA (Turnover)
Ratio vital, permettant de voir le % de frais fixes restant à absorber pour aboutir à un résultat d’exploitation de « x ».
Attention bien que communément appelé taux de marge, il s’agit du taux de marque, le taux de marge étant la marge / l’ensemble des achats

Rapport avec le contrôle de gestion


Le fait d’exprimer des sous-totaux (dont SIG) du compte de résultat en % du chiffre d’affaires permet d’apprécier la performance relative (contrairement aux €, dits performance absolue).
Le problème est que la variation du chiffre d’affaires (volume ou prix) peut entrainer une variation du % des achats alors que cette variation de % vient donc uniquement du chiffre d'affaires. D'autant plus problématique que le suivi des achats est primordial dans le contrôle de gestion (dans l'industrie, achats = en moyenne 60% du chiffre d'affaires). Donc, en complément du % du chiffre d’affaires, il faudra également suivre les coûts et ratio par volume de production et/ou de vente, de façon à sortir ces effets de variation des prix de ventes.

4. Compétitivité


Cette terminologie combine un ratio de productivité, tel que le prix de vente moyen (mais déclinable selon les leviers et freins sur des postes du compte de résultat) , avec celui d’un concurrent, un marché, un produit, un service…
La compétitivité, notion relative par définition, ne s’étudiera donc jamais seule.

Définition


La compétitivité (dite « compétitivité prix ») est la capacité d’une entreprise à prendre des parts de marché grâce à un prix inférieur à ses concurrents. La compétitivité doit s’apprécier sur un niveau de produits et de service évidemment égale.
Notons qu’un autre concept de compétitivité existe : « la compétitivité structurelle » qui repose davantage sur des critères qualitatifs et également applicables à des individus. Cette notion est prise en compte particulièrement en macro-économie pour comparer les pays entre eux.

Exemples


Pour comparer les performances entre entités ou entité // marché, on retiendra des critères de différenciation. En effet, le coût des matières premières d’un bien ne sera pas forcément significatif car les prix sont souvent liés à un cours mondial

Exemples de ratios :
·         Chiffre d’affaire / volume vendus
·         Coût de personnel / volume produit
·         Valeur ajoutée / volume produit
·         Coût total / volume produit

Rapport avec le contrôle de gestion


La mesure de la compétitivité d’une entreprise est un indicateur à suivre dans le cadre d’un contrôle de gestion commercial. Car il y a un lien fort entre coût de revient par rapport aux concurrents et développement des parts de marché (donc croissance).
De façon ultra classique, la production est "challengée" par la vente pour baisser ses coûts (afin pour le service commercial de réduire d’autant son prix de vente et d'être compétitif) et la vente par la production pour rester ferme sur ses prix (cf. concept de négociation).
Le contrôleur de gestion suivra en parallèle donc, le niveau de part de marché, le nombre de prospects, le chiffre d’affaires lié aux innovations, etc.
Dans ce contexte, les données doivent être prises par les acteurs et décideurs avec du recul, car plus on utilise d’informations externes (via des statistiques officielles, études de marché…), moins la qualité de l’information est maîtrisée. Or, la maîtrise des informations (cf. chapitre II - Le système d'information au service du contrôle de gestion), est-il utile de le rappeler, doit être le prérequis du contrôle de gestion

Conclusion :


Pour se souvenir des définitions, on peut penser à cette histoire : un futur entrepreneur a rendez-vous avec un banquier pour demander un emprunt. Le banquier calculera le rapport entre l'argent emprunté qui constitue l'intégralité du capital et le résultat budgété (ROCE en anglais) afin de vérifier que l'activité est rentable. Comme propriétaire d'un restaurant de pizzas à emporter, il mettra en place des primes variables aux livreurs, reposant sur le temps de livraison et la qualité de service, afin d’augmenter la productivité : les indicateurs tels que le nombre de pizzas par livreur et une note sur 5 délivrée par les clients serviront à mesurer la productivité et à calculer les primes. Il étudiera régulièrement, la profitabilité de son activité à travers le compte de résultats et les « SIG » en % du chiffre d’affaires. Quand il voudra croître, il fera une étude de marché, pour voir si son prix de vente, pour des pizzas de son niveau de qualité vendues par ses concurrents, est suffisamment compétitif pour augmenter ses parts de marché.


vendredi 4 mai 2018

Actualités comptables juridique et fiscales du 30/04/2018

expertise-comptable

Newsletter juridique et sociale du 30/04/2018 du cabinet comptable FCN

Sélection de la semaine :  Votre RGPD est-il prêt?

Le RGPD, ou Règlement Général pour la Protection des Données, a été voté en 2016 pour une mise en place au 25 mai 2018. Il consiste à HARMONISER les règles en matière de protection des données au  niveau européen, RESPONSABILISER toutes les entreprises sur la nécessité des protéger les données personnelles, et objectif visé in fine : RENFORCER le droit des personnes sur leurs données privées (droit à l'accès, droit à l'oubli...). 
Les sanctions applicables seraient lourdes au cas où l'organisation des données personnelles dans les entreprises ne seraient pas conforme à la RGPD.
Cette obligation à toute taille et à tout secteur d'entreprise est totalement absurde. A cause des fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et en particulier Facebook, cf. l'affaire Cambridge Analytica, qui font des megabites, des mines d'or, et des données personnelles, des pépites, de manière anarchique, des millions d'entreprises européennes, doivent encadrer, en se référant au manuel officiel de 88 pages, les données rattachables aux individus. Est-ce qu'une entreprise de plomberie va s'amuser à indiquer sur une base de données la couleur de peau de ses clients pour les distribuer dans la nature et supprimer ainsi l'effet du CV anonyme du client concerné. Et oui, c'est ce genre de risque que le RGPD poursuit. Pourquoi de ne pas demander un encadrement des données personnelles, déjà, que pour les flux B to C (Business to Customer) ou à partir d'une certaine taille d'entreprise (là où il y a enjeu), pour le secteur tertiaire uniquement, etc, etc. Et pourquoi, finalement ne pas s'attaquer, à la sécurisation des données informatiques "tout court" qui sécurisent de facto les données personnelles, mais surtout celles de l'entreprise, son cash...
Et enfin, pourquoi personne ne réagit à cette mise en place forcée et disproportionnée? Parce que personne ou presque n'y comprend rien et pour cause.
Néanmoins, il faut y aller, pas le choix! L'article qui suit explique comment le mettre en place.


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