06/03/2019 Merci Trump !
« Tout ça pour ça », ainsi pourrait-on résumer, à l’instar de l’article des échos «Trump : retour sur un an de tensions commerciales en 10 questions clés » du 04 mars 2019, les effets de la guerre commerciale, fer de lance, sans mauvais jeu de mots, de la campagne électorale de Donald Trump.
En synthèse…
Quels sont les gagnants de la guerre commerciale ? Aucun, car la stratégie économique, sur laquelle tous les dirigeants qui ont voulu s’y appuyer, consistant à mettre en place des barrières douanières pour favoriser l’économie domestique, ne tient pas, selon les principes basiques et économiques suivants :
1. L’économie est globalisée donc, à toute sanction est opposée de manière automatique une contrepartie du marché attaqué ;
2. Baisse de la demande (du fait des hausses de taxes) = baisse des prix, c’est-à-dire que les taxes douanières augmentent tandis que les prix à l’import baisse en affectant les marges des sociétés exportatrices, ce qui est donc sans effet sur le consommateur qui importe ;
3.Le prix est un critère majeur dans la décision d’achats. A part les exceptions que représentent Allemagne et Japon dont le principal booster du PIB est le « haut de gamme » ou des produits de niche, tel que le luxe pour la France, le prix va être décisif sur le niveau de consommation des ménages. En l’occurrence, les américains n’accepteront pas de payer un smartphone ou des habits made in USA, fois 2, 3, 4, par rapport à celui qu’ils payent (ou payaient) jusque-là, à renfort de milliers de conteneurs qui font 12000 km : pleins à l’aller et vides au retour.
Quels sont les perdants ? Tout le monde. Les acteurs économiques détestent, par-dessus tous, l’INCERTITUDE. Trump s’y emploi merveilleusement bien, tout comme, et là c’est le peuple qu’il faut féliciter ou les populistes qui les ont conduits à la décision, les militants du Brexit. En attendant, la croissance diminuerait de plus de 0,1 point par an entre 2017 et 2020 (soit une baisse du % de PIB de plus de 3% par an), alors qu'elle a cru chaque année depuis 2010.
La bonne santé économique des Etats Unis n’est-elle pas à mettre à l’actif de la politique de Trump ? Aucunement, certes le chômage est très bas, sous les 4%, et la croissance, elle, a dépassé les 4%, mais :
- - La hausse du PIB est dû quasi exclusivement au secteurs des services ;
- - Le déficit commercial, dont l’illustration du succès de la politique de Trump, devrait se matérialiser dans sa réduction, a atteint son niveau record en 2018.
Après avoir été déclencheur, ne l’oublions pas, du doublement du prix du pétrôle entre 2016, date de l’élection de Trump, et 2018, en imposant un embargo à l’Iran, et en exigeant la même attitude à ses partenaires commerciaux, Trump bloque, depuis un an, la croissance mondiale par sa politique hyper protectionniste.
Donc, oui Merci Trump ! Ne soyons pas ironiques. Merci Ronald Trump, lapsus révélateur, d’être le témoin planétaire du fait que le repli sur soi, dont nombreux politiques voudraient se targuer, en ces eaux et périodes troubles, mène à un échec cuisant. A méditer particulièrement avant de mettre le bulletin dans l’urne, dans quelques semaines...
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