mardi 17 mars 2020

Valeur ajoutée

Définition  de la valeur ajoutée


Sens économique


La valeur ajoutée est un outil de mesure de la richesse créée par un acteur économique: entreprise, secteur d’activité, etc.
Il sert comme son nom l’indique à calculer la base de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), cf. partie suivante, ou encore la richesse produite par un pays, autrement appelée, le PIB (Produit Intérieur Brut).


Sens managérial


« Quelle est ma valeur ajoutée sur ce sujet ? » est une question très fréquente qui fuse entre collègues d’une même entreprise. Avec l'hyperactivité imposée par l’interactivité des flux diffusés au compte-gouttes sur ordinateurs et autres portables, la question de son propre apport de valeur (ajoutée), à la masse d’emails qui nous est destinée, est désespérément légitime.
Cette question est vitale et permet vraiment de donner un sens à son travail, d’une part, et, objectif numéro 1, de contribuer à la l’efficacité d’une organisation, chaque département étant à la fois client et fournisseur d’un autre département.
Client...Fournisseur...la transition est toute trouvée pour parler de la TVA


TVA


La TVA est un impôt indirect calculé sur les dépenses de consommation. Elle est payée par le consommateur, mais ce sont les entreprises qui la collectent, autrement dit qui la reversent à l’état. La TVA est un des impôts les plus complexes qui existent et des ouvrages complets y sont consacrés. Néanmoins, voici quelques règles de bases pour mieux appréhender ce qu’il y a derrière cet impôt le moins populaire de France (et pour cause : il touche tout le monde et au même niveau, contrairement aux impôts sur le revenus, progressifs).  

Le principe de base :

La déclaration s’effectue généralement chaque mois.

Elle est composée de :

·         La TVA collectée : total de la TVA enregistrée pendant la période sur le compte « 44571 » TVA collectée. Il s’agit de la totalité des montants de TVA collectée apparaissant sur les facture de ventes (factures clients) d’une période.
-
·         La TVA déductible : total de la TVA enregistré pendant la période sur les comptes :
    • « 44562 » TVA sur immobilisations
    • « 44566 » TVA sur autres biens et services. Il s’agit de la totalité des montants de TVA déductibles apparaissant sur les factures d’achat (factures fournisseurs) d’une période
=
·         La TVA nette : Différence entre la TVA collectée et  la TVA déductible. Elle correspond à la TVA à payer.
    • TVA collectée >  TVA déductible =  TVA à payer
    • TVA collectée <  TVA déductible = Crédit de TVA:
      • à reporter sur la prochaine déclaration ;
OU
      • remboursé par l’Etat.

Les assujettis :


Selon l’article 256 A du CGI « Sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée les personnes qui effectuent de manière indépendante une des activités économiques mentionnées au cinquième alinéa, quels que soient le statut juridique de ces personnes, leur situation au regard des autres impôts et la forme ou la nature de leur intervention.
Ne sont pas considérés comme agissant de manière indépendante les personnes liées par un contrat de travail ou par tout rapport juridique, générant un lien de subordination, donc de dépendance. En claire, la TVA ne "capte" pas les salariés et les personnes travaillant à domicile.

Exemple de calcul de TVA


Pour expliquer, cette particularité du double de rôle de payeur de TVA du consommateur et de transmetteur (ou collecteur) de TVA par les entreprises, prenons un exemple simple d’un négociant en électroménager.
                

Les faits


·         Au mois de janvier 2019, un magasin va commander à un fabricant français 100 imprimantes 3D ;

·         Le magasin sera livré et facturé au mois de février 100 x unitairement : 250HT + 250x20%=50 de TVA déductible = 300euros TTC / imprimante, soit au total 25 k€ HT et 30 k€ TTC, facture échue (due) au mois d’avril ;

·         Le magasin va vendre sur le mois de février 80 imprimantes x unitairement : 417HT + 417x20%= 83 de TVA collectée = 500 euros TTC, soit au total  33360 euros HT et 40000 euros TTC, factures payée en caisse au mois d’avril.

 La trésorerie


                Le magasin :


février
mars
avril
enregistrement facture fournisseur TTC
30000


paiement facture facture fournisseur TTC


-30000, dont 5000 de TVA (1)
enregistrement facture client TTC
40000


règlement facture client TTC
40000 dont 6640 de TVA (2)


déclaration de TVA
1640, 6640 de TVA collectée - 5000 de TVA déductible


règlement de la TVA

1640 (3)

En police "gras" les mouvements de cash

Le distributeur va bien reverser la TVA : 1640 euros (3), mais ça ne va rien lui coûter car, les 5000 euros de TVA qu’il va payer au fournisseur au mois d’avril (1) seront déduits, dans les faits au mois de mars, et les 6640 euros de TVA qu’il aura reçu du client (2), au mois de février, seront ajoutés à la TVA dû au mois de mars.

Seul subsiste un décalage de trésorerie, selon les conditions de règlements entre fournisseurs et clients (ici favorable, cas typique des Grandes surfaces [heureusement régulé par la fameuse LNE, beaucoup moins discriminatoire pour les fournisseurs auprès de grandes surfaces, limitant le délai de règlement à 60 jours]).

Les consommateurs :

Ils vont payer (au distributeur) le montant TTC, soit 500euros par imprimante, dont 83 euros de TVA. C’est donc bien le consommateur final qui finance la TVA, dans les faits. 

Conclusion


Si la valeur ajoutée est une notion de performance individuelle et collective, celle-ci n’a évidemment plus du tout la même presse, lorsqu’elle génère un impôt (sous forme de taxe sur la valeur ajoutée).

lundi 9 mars 2020

Unité d'oeuvre

Qu'est-ce qu'une unité d'oeuvre


unité d'oeuvre


Définition de base :



L’unité d’œuvre (UO) est une unité de mesure qui permet de calculer le coût d’activité d’un centre de coûts, du très détaillé, comme une machine, au très global comme une holding. On distingue 2 familles d’unité d’œuvre :

·         L’UO destiné à calculer les centres principaux


Il s’agit des charges de la « supply chain ».
Dans ce cas, l’UO a comme propriété de calculer les coûts de façon précise avec un niveau arbitraire limité.

Exemple :

Centres principaux
Source
Cible (Sous-centre)
UO
Méthode d’allocation
Approvisionnement
Montant de la compta
Service Matières 1ères Tonnage acheté primaire
Service Transports KM affrétés primaire
Fabrication Atelier Caoutchouc Heures machine 1 primaire

Atelier Fibre de verre Heures machine 2 primaire

Atelier Plastique Heures machine 3 primaire
Distribution Distribution KM expédiés primaire

Dans que cas peut-on utiliser l’UO ?

ð  Calculer les coûts des centres principaux ;
ð  Déterminer le coût de revient des stocks ;
ð  Mesurer les écarts des « cost divers » (UO en anglais) par rapport à N-1 et au budget ;
ð  Définir un prix de vente (il faudra évidemment ajouter le taux de marge au coût) ;
ð  Analyser la rentabilité d’un centre au sens large (département, service, produit…)
   

·         L’UO destiné à répartir (ou « allouer ») les coûts vers les centres auxiliaires


Il s’agit des charges des fonctions "support".

Ici, l’UO a comme objectif de répartir les charges avec un fort niveau arbitraire. Ce choix sera souvent dénoncé par les décideurs, car, n’étant pas scientifique, il prête alors à discussion. C’est pourquoi, avec la plupart des acteurs de l'entreprise, il est vital, pour un contrôleur de gestion, de mettre en avant, les coûts principaux et son corolaire la marge après imputation des coûts primaires. Dans le langage commun, on parlera, en s’éloignant certes de la définition analytique pure, de marge sur coûts directs ou marge sur coûts variables.

Le nombre de personne étant concerné par l’ensemble du coût de revient, et donc, vous auriez suivi, de la marge « complète » est le Directeur et le contrôleur de gestion (ou comptable unique, DAF…), essentiellement.

 Exemple :
 
Centres auxiliaires
Source
Cible
UO
Méthode d’allocation
Ressources Humaines
Montant de la comptabilité générale Centre principaux Effectif secondaire
Service financier Nombre de centre de coûts secondaire
Service Administration des ventes Volume de ventes secondaire

Dans que cas peut-on utiliser l’UO ?

ð  Ventiler les coûts des centres auxiliaires
ð  Mesurer les écarts des « cost divers » (UO en anglais) par rapport à N-1 et au budget ;
ð  Définir un prix de vente (il faudra évidemment ajouter le taux de marge au coût) ;
ð  Analyser la rentabilité d’un centre au sens large (département, service, produit…)   
ð  Refacturer à d’autres sociétés les activités support (finance, informatique….)     


Comment trouver la bonne unité d’œuvre ?



Pour ceux qui mettrait une comptabilité analytique en place ou qui simplement cherchent à calculer le coût de revient d’un produit, comment trouver l’unité d’œuvre adéquate, en particulier pour l’UO servant à calculer les centres principaux.

Contrairement aux centres auxiliaires dont l’imputation est aléatoire par définition, l’UO destinée aux centres principaux doit être la plus pertinente possible. Lorsque l’on hésite entre plusieurs variables, le choix peut-être éclairé par le coefficient de corrélation linéaire.

Dans l’exemple Excel, cf. (1), nous trouvons deux unités d’œuvre permettant d’allouer le coût d’un bâtiment consommant des volumes importants de gaz et d’électricité.

Mois
KW
T GAZ
Coûts batiment
1
158
64
1500
2
199
62
2000
3
192
68
2000
4
119
59
1150
5
177
59
1800
6
186
51
2000
7
145
64
1000
8
176
54
800
9
113
63
1000
10
117
60
900
11
174
67
1600
12
113
54
500
Coefficient de corrélation linéaire
81%
28%
16250

(1) fichier Excel permettant de valoriser le coefficient de corrélation linéaire

Le choix d’UO sera clairement le KW.