Vous avez dit « économie solidaire » ?...
Je
m’interroge sur l’intérêt de nos missions, sur l’apport de nos tâches, la
valeur de nos actions, en ces temps de bouleversement sociétal.
L’état
a mis en place une vingtaine de mesures destinées à aider les entreprises, en
particulier les plus fragiles d’entre-elles, telles que le report d’échéances
des cotisations URSSAF. Il est indiqué, en bas du texte : « Les pouvoirs publics appellent les entreprises qui le
peuvent à régler leurs cotisations, pour participer au financement
de la solidarité nationale ».
Alors que des grandes entreprises, citons-en, RENAULT, PSA, DYSON ET TESLA, se convertissent en fabricants de respirateurs, que d’autres
entreprises locales, plébiscitons les, Antésite, Sigvaris, Thuasne, Chamatex,
Netri, Cosmétosource, Addidream, Starplast, Plastiglas, Stand 21, RKF, Sicap,
Roquette, Moumia SARL, Norlinge, France Signaletique, Manufacture Regain,
Nervures, Expanscience, Euro Wipes, inavive Lab, SO.F.I.A. Cosmétiques, Arthes,
Mane, Orstell, Yves Rocher, Noret, Armor-Lux, Laboratoires Lehning, Garnier-Thiebaut,
Le Drap Français... se jettent corps et âmes vers la production de gants, masques
et autres gels hydro alcooliques, d’autres pointent sans vergogne aux abonnés absents.
Pourtant, à l’image de Google, l’ère du numérique « aidant », on nous a assez rabattu les oreilles avec la nouvelle dimension éthique de l’entreprise : tableaux de bords sociaux, médiateur social indépendant (destiné à récupérer toutes les déclarations de salariés sur des pratiques abusives), discours de raison et de responsabilité… renforcé par un arsenal législatif souvent, même, excessif.
Pourtant, à l’image de Google, l’ère du numérique « aidant », on nous a assez rabattu les oreilles avec la nouvelle dimension éthique de l’entreprise : tableaux de bords sociaux, médiateur social indépendant (destiné à récupérer toutes les déclarations de salariés sur des pratiques abusives), discours de raison et de responsabilité… renforcé par un arsenal législatif souvent, même, excessif.
Google
justement, ou autre gafam, chantre du bienfait de l’humanité, nous promettait,
comme le rappelait une journaliste il y a peu, l’éternité. Aujourd’hui, face au risque d’anéantissement d’une partie de la population, ces mastodontes
économiques, se font discrets, au moment où l’humanité ne peut, ce qui est déjà
énorme, que compter sur son armée de petits soldats, armés de courage et de dévouement,
avec pour seule armure, une paire de gants et un masque jetables.
Certain Groupes demandent déjà des plans d’actions pour diminuer
les frais fixes, alors qu'ils regorgent de cash, incroyable, quand une bonne partie de la population aspire seulement
à garder ses parents en vie, et une autre, la plus pauvre, incapable de
respecter 1% des règles d’hygiène, se voit décimée au cas où le virus toucherait
l’un d’entre eux.
Je m’interroge sur l’intérêt de mes missions quotidiennes, en
ces temps de guerre invisible.
Je
ne pense pas, qu’il y aura un « avant » et un « après », d’un
point de vue économique, la mémoire est trop éphémère, l’argent trop puissant. Si
des entreprises ont été capables d’une adaptabilité exemplaire au chevet de l’humanité,
d’autres n’ont qu’une idée en tête, redonner de la valeur (perdue) aux
actionnaires. Pour celles-là, qu’elles rangent à jamais leurs étiquettes
humanitaires, qu’elles effacent leurs beaux slogans qui sonnent plus que jamais
creux, dressés fièrement sur l’étendard de leur holding et qu’elles le remplacent
par « notre quête : le profit ! ». Et on sera, enfin, à quoi s’en
tenir…